Entrepôt

E-commerce, livraison du dernier kilomètre et entrepôts urbains ont fortement stimulé la croissance du marché immobilier logistique en 2021. Un dynamisme qui pourrait faire face à des obstacles dans le cadre de la loi Climat et Résilience

Nouveaux besoins de la supply-chain et appétit des investisseurs

Le marché immobilier logistique a confirmé son dynamisme en 2021, la crise sanitaire et le fort développement du commerce en ligne contribuant à sa performance. En effet depuis l’apparition de la covid-19 en 2020, c’est toute la chaîne de livraison qui se réorganise pour répondre à la demande du commerce numérique. La demande d’entrepôts logistiques est ainsi en forte hausse, la livraison du dernier kilomètre entraînant de nouveaux besoins de la part des entreprises. Au plus près des agglomérations, les entrepôts urbains fleurissent ainsi pour raccourcir les délais : de taille plus modeste que les entrepôts classiques, ces nouveaux espaces de stockage sont également plébiscités par les acteurs du quick commerce. Le commerce alimentaire en ligne a ainsi connu une croissance de 50 % en deux ans et représente un marché de 9 milliards d’euros en 2021. Au total 2 468 300 m² d’entrepôts ont été commercialisés sur l’ensemble de l’Hexagone au cours de l’année : une hausse de 29 % par rapport à 2020, pour un marché immobilier logistique estimé désormais à 2,8 milliards d’euros. Contrairement au marché de bureaux qui reste en retrait en termes d’investissement, l’immobilier logistique est désormais synonyme d’opportunités financières. Les investisseurs ont en effet pu constater le caractère stratégique et désormais incontournable des actifs logistiques. Trouvant facilement loueurs, les entrepôts sont particulièrement rentables à l’heure où la reconfiguration de l’immobilier tertiaire est de son côté parfois source d’incertitudes

Les futures conséquences de la loi Climat et résilience

Cette formidable croissance du marché immobilier logistique pourrait cependant se heurter prochainement à plusieurs obstacles liés à la loi climat et résilience. Votée en août 2021, celle-ci comprend des dispositions destinées à freiner l’artificialisation des sols et donc la construction de nouveaux sites logistiques. Cette limitation de l’urbanisation, bien que nécessaire dans le cadre de la transition écologique et climatique, pourrait entraîner une pénurie de l’offre alors que la demande des entreprises en matière d’entrepôts logistiques n’a jamais été aussi forte. L’avenir du marché immobilier logistique passe ainsi par la transformation et la réhabilitation de sites existants afin d’éviter une flambée du prix des loyers. Cette augmentation des loyers semble quoi d’il en soit incontournable aux yeux des investisseurs, qui ne peuvent que s’en réjouir et tabler sur une rentabilité accrue. Pour les opérateurs logistiques, la transition du marché ne présente pas que des inconvénients : les entreprises pourront en effet à terme bénéficier d’entrepôts associant performance environnementale et économique, à travers (entre autres) la réduction des dépenses énergétiques. Une tendance déjà amorcée par la signature d’une « charte pour un immobilier logistique durable » en juillet 2021, associant le gouvernement et plusieurs professionnels du secteur

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